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Bibliographie et abréviations
Auteurs

Depuis ses voyages en Amérique dans les années 1970, où il fait la rencontre de sociétés amérindiennes, Jean-Marie Gustave Le Clézio se montre fasciné par un « âge d’or » où l’homme vit « en harmonie » avec la nature. Ce mode de vie respectueux du monde naturel, qu’il découvre également chez les populations de l’Afrique noire, de l’Île Maurice, du désert marocain et d’Océanie, et que l’on pourrait qualifier de « primitif » au sens où leur existence et leurs cultes reposent sur l’organisation interne et le rythme du monde naturel, constitue un contraste frappent avec les activités de l’Occident déterminées par la surabondance technique et le consumérisme :

 

À cette époque, je ne me souciais pas d’écologie, et je ne connaissais presque rien du passé amérindien de l’Amérique […]. C’est la rencontre avec les Emberas, sur le río Tuquesa, qui me donna cette libération. […] Petit à petit [….] je suis parvenu à l’orée d’un monde complètement opposé à tout ce que j’avais connu jusqu’alors. […] j’appris une nouvelle façon de voir, de sentir, de parler. (FC, 10-11)

 

À la suite de cette rencontre bouleversante et de la découverte de modes de vie « alternatifs », l’auteur consacre de nombreux romans, récits et essais à l’attitude écologique des sociétés amérindiennes, par exemple dans Haï (1971), dont le titre signifie « activité » ou « énergie », et dans La Fête chantée (1997). S’intéressant à la façon dont la vie quotidienne et les cultes de ces communautés reposent sur une gestion équilibrée et respectueuse de l’environnement, il est fasciné par leur rejet résolu de toute forme de supériorité humaine caractéristique des religions et des systèmes de pensée occidentaux, et leur refus de toute distinction entre les hommes, les animaux, et même les végétaux – une attitude que nous qualifions aujourd’hui d’« anti-spéciste ».

 

Simultanément, il continue à critiquer de façon explicite l’urbanisation et la mécanisation caractéristiques de la société de consommation. Si la condamnation du consumérisme et du développement urbain s’était déjà exprimée très tôt dans l’œuvre leclézienne, dans Le Procès-verbal (1963), Le Déluge (1966), Terra amata (1967) et Le Livre des fuites (1969), où l’auteur se montre sensible à la problématique écologique par des renvois ponctuels à la menace nucléaire, c’est dans des romans comme La Guerre (1970) et Les Géants (1973) que le souci de l’avenir de l’humanité et de l’environnement s’affirme de la façon la plus explicite. Les mouvements des protagonistes ont pour toile de fond un espace urbain apocalyptique, où les hommes se trouvent parqués dans des cellules, entre des barrières artificielles de briques et d’acier, où le labyrinthe de rues bétonnées, de carrefours, de cités HLM, de blockhaus et d’hypermarchés entoure les habitants d’une jungle de câbles et de pylônes. Dans une conversation avec Pierre Lhoste, Le Clézio affirme que l’avancée agressive des villes « amène une sorte de lutte de combat permanent entre les hommes eux-mêmes […] et la nature » (Lhoste, Le Clézio, 1971, 63). Les forêts, plages, fleuves, lacs et plaines ont cédé la place à des constructions qui s’inscrivent dans la maîtrise technique toujours croissante de l’environnement naturel. L’être humain qui se promène dans la ville ne rencontre que des paysages artificiels, constitués de matières non naturelles : des « forêts de pylônes », des « plages de nickel », des « plaines de tôle ondulée » (G, 166) ; les éléments naturels semblent avoir été produits dans une usine : la terre est « une plaque de goudron », l’eau devenue « de la cellophane », l’air « est en nylon » et le soleil s’est converti en une lampe de 1 600 watts (G, 31). Or, l’auteur souligne que c’est l’homme même qui a voulu cette « dureté minérale » (Ge, 114), comme si « un jour quelqu’un avait haï le monde – tout le monde, les arbres, les plantes, les herbes, les animaux, l’air, le soleil, la pluie, la mer, les fleuves, les lacs, les cailloux, les nuages » (Ge, 279).

 

Parmi les problèmes écologiques qui retiennent l’attention de l’auteur, les énormes tas de déchets polluant l’environnement urbain occupent une place centrale. Il s’agit d’ordures qui traînent dans les rues, la plupart du temps des emballages en plastique propres à l’ère du jetable et de la consommation, comme « des rectangles de fonte noire, où les détritus se sont accrochés pendant les années » (Gu : 65), des « cigarettes, [des] papiers, et [des] capsules de Pepsi-Cola » (G, 79). Le Clézio n’hésite pas à exprimer son aversion profonde pour les cigarettes dont le filtre en matière synthétique met une éternité à disparaître du paysage : « les mégots se sont multipliés. Il y a des siècles qu’on jette ces rebuts sur le sol » (G, 68). Pour l’auteur, le manque de respect du citadin vis-à-vis de la nature atteint son comble quand « [m]ême des gens parfois écrasent leur cigarette dans la terre » (Zhang, Le Clézio, 2017, 162). Tous ces rebuts finissent par être entassés dans des décharges souvent reléguées aux marges de la ville et restent donc « invisibles » pour ses habitants. Le tableau qu’il en fait comprend tous les éléments typiques d’un entassement d’ordures, avec une attention particulière pour l’odeur, la toxicité des exhalaisons et la force destructrice irréversible d’un tel amas d’immondices :

 

elle voyage jusqu’à l’autre bout de la ville, jusqu’au grand terrain vague où règne une drôle d’absence, une drôle de fumée noire. […] Au centre du terrain vague, il y a une sorte d’usine de ciment, avec deux cheminées qui rejettent des colonnes de fumée. L’odeur âcre retombe sur la terre, répand son nuage suffocant. Devant l’usine, il y a un grand tas d’ordures, pareil à une montagne, qui attend d’être brûlé. […] Elle sent l’odeur fade et terne qui entre en elle, elle écoute aussi les bruits de la décomposition qui s’allume au centre de la montagne (G, 271)

 

Tandis que les exemples cités ici sont descriptifs, évoquant un état des choses sans adopter un ton explicitement menaçant, l’insertion dans La Fête chantée du discours du chef indien Seattle, adressé à l’Assemblée des Tribus en 1855 et incitant au rejet de l’offre du gouvernement américain d’acheter les terres amérindiennes, permet à Le Clézio d’avertir le lecteur dans un style plus prophétique : « Continuez à souiller votre lit, et une belle nuit, vous étoufferez dans vos propres déchets » (FC, 235). Le Clézio adopte le même ton catastrophique dans un entretien avec Stéphanie Janicot, lorsqu’il annonce nos dettes envers les générations à venir, mettant l’accent sur le caractère imprévisible des actions humaines actuelles : « tous les enfants […] devront faire face à nos erreurs, à nos horreurs : pensez seulement aux rebuts – nucléaires, chimiques, bactériologiques – que les pays industriels enterrent ou immergent depuis déjà cinquante ans, et dont certains continueront d’empoisonner l’air, la mer, la terre pendant des dizaines de milliers d’années » (Janicot, Le Clézio, 2006, 11).

 

Un autre problème écologique caractéristique de l’espace urbain surpeuplé et de ses nombreuses inventions techniques se révèlent être les gaz d’échappement. Malgré leur caractère souvent incolore, Le Clézio en visualise le fonctionnement en analysant les interactions entre les gaz et les organes qui composent le corps humain, expliquant que « le monoxyde de carbone se répand dans les poumons et dans les artères » (G, 8) et que notamment le sang en absorbe les substances toxiques (G, 145 ; EM, 63). Ainsi, les textes de Le Clézio témoignent déjà au début des années 1970 d’une conviction que le « posthuman ecocriticism » impute à des découvertes récentes, c’est-à-dire l’idée que la matière synthétique affecte les « bios-zoe-techno-eco-cultures », des mondes hybrides où le corps humain subit de plus en plus d’atteintes provoquées par les substances générées par la société postmoderne.

 

D’une façon similaire, Le Clézio s’efforce de montrer les forces destructrices invisibles du commerce international en décrivant en détail l’emballage, le traitement contre-nature et le transport planétaire des aliments dans les supermarchés. Sans jamais laisser transparaître une leçon de morale, Le Clézio affirme la nécessité d’un développement durable qui requiert une réorganisation profonde des modes de production et de consommation : « [s]ur les étals, les fruits du monde entier étaient mûrs. Les viandes enveloppées de cellophane attendaient dans les bacs réfrigérés » (G, 56) et « [d]ans les corbeilles, les fruits ne peuvent pas pourrir » (G, 31). Remarquons que Le Clézio intègre ces constats dans un roman publié en 1970, alors que les premières lignes de produits « écologiques » conditionnés dans des emballages recyclables, proposés par des supermarchés comme Monoprix, n’ont été lancées qu’à la fin des années 1980.

 

Écrivant dans une période dominée par la dissuasion nucléaire de la guerre froide, Le Clézio dévoile par bribes la menace d’une catastrophe atomique et des crises écologiques qui en découleraient. Alors que le narrateur de Voyage à Rodrigues constate que « l’on prépare déjà la guerre nucléaire » (VAR, 128) et que Monsieur X prophétise dans La Guerre un déluge environnemental avec, entre autres, l’apparition de « nuages en forme de champignon » (G, 233), Le Clézio montre dans La Fête chantée que le souci est ancien, étant donné que les prédictions anciennes des civilisations amérindiennes, avertissant le peuple d’un « monde brûlé » (FC : 39), se révèlent tout à fait pertinentes dans « notre monde actuel, sous la menace de la destruction nucléaire et de la dévastation des ressources naturelles » (FC : 39).

 

Remarquons enfin que l’auteur n’hésite pas à aborder dans l’espace public les soucis écologiques exprimés dans ses œuvres de fiction. Ainsi, il se mobilise dans un combat contre le développement du nucléaire : dans l’article intitulé « Pour en finir avec le colonialisme nucléaire » (Le Monde, 4 octobre 1995), il dénonce la reprise des essais nucléaires par la France dans le Pacifique, qui « est à la fois un désastre écologique et une indignité morale ». La question de l’abattage des baleines dans les lagunes de Basse-Californie, au Mexique, est successivement abordée dans Pawana (1992) et dans l’article « Sauver les baleines grises de Californie » (Le Monde, 8 avril 1995). Un autre article, « Un projet monstrueux » (Le Monde, 12 mai 1987), dénonce le « raid » de la Thierry Sabine Organisation à travers la forêt guyanaise, où le passage de cinquante engins motorisés et surpuissants sur les fleuves Maroni et Oyapock causerait des dégâts irréparables à la faune et la flore du site. Dans « Quel avenir pour la Romaine ? » (Le Monde, 1 juillet 2009), l’auteur attaque la compagnie Hydro-Québec : leur projet de construire quatre barrages mettrait en danger de nombreux animaux et végétaux ainsi que le mode de vie des Innus, riverains de la rivière la Romaine au Québec. Il a également écrit sur la rivière la Madeira, au Brésil, où le groupe GDF-Suez a installé un grand complexe hydroélectrique : un désastre écologique pour « plusieurs centaines d’espèces de poissons et d’oiseaux, ainsi que de nombreuses espèces de mammifères menacées » et pour les tribus indiennes qui vivent dans le bassin de la rivière (« Un projet de GDF-Suez met en danger les dernières tribus isolées d’Amazonie », Le Monde, 7 avril 2010). Un article article dénonce les activités d’une compagnie minière canadienne, qui constituent un danger pour la montagne des Indiens Huichols et pour la survie des écosystèmes aux alentours : « recherche en profondeur, éventration à la dynamite, utilisation de polluants (mercure et cyanure), rejets de boue contaminée qui mettent en danger la nappe aquifère » (« Il faut sauver les Indiens Huichols », Le Point, 20 janvier 2012). L’activité journalistique de Le Clézio ne constitue donc pas seulement la « praxis » de sa mise en garde écologique littéraire, comme l’affirme Claude Cavallero, elle « confère d’une certaine manière au devoir que lui impose implicitement son autorité morale de romancier » (Cavallero, 2009, 340).

 

Même s’il renonce au titre de « militant écologiste » (Zhang, Le Clézio, 2017, 166), l’auteur affirme à Lu Zhang son engagement au sein du groupe appelé « Survival », qui signale toutes les atteintes portées aux populations minoritaires par les grands pouvoirs capitalistes, et il s’est déjà engagé dans le « Groupe des Cent », qui lutte contre l’altération de l’environnement. Le Clézio ne s’est pas contenté de rédiger des hommages à des défenseurs du monde naturel, comme à Petra Kelly (« À la mémoire de Petra Kelly et Gert Bastian », Le Monde, 3 novembre 1992), il s’est aussi donné pour mission de familiariser le lecteur français avec la Nature writing américaine, entre autres par ses préfaces élogieuses d’Almanach d’un comté des sables d’Aldo Léopold (2000 [1949]) et d’Une année à la campagne de Sue Hubbell (1991 [1986]).

 

 

Sara Buekens

(2022)

 

 

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 

CAVALLERO, Claude, Le Clézio, témoin du monde, Clamart, Éditions Callipoées, 2009 ; HUBBELL, Sue, Une année à la campagne, traduction par Janine Hérisson, préface de Jean-Marie Gustave Le Clézio, Paris, Gallimard, 1991 [1986] ; LE CLÉZIO, Jean-Marie Gustave, L’Extase matérielle, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 1992 [1967] ; La Guerre, Paris, Gallimard, coll. « L’imaginaire », 1992 [1970] ; Les Géants, Paris, Gallimard, coll. « L’imaginaire », 1997 [1973] ; Voyage à Rodrigues, Paris, Gallimard, coll. « Le Chemin », 1986 ; « Un projet monstrueux », Le Monde, 12 mai 1987 ; « À la mémoire de Petra Kelly et Gert Bastian », Le Monde, 3 novembre 1992, p. 17 ; « Sauver les baleines grises de Californie », Le Monde, 8 avril 1995 ; « Pour en finir avec le colonialisme nucléaire », Le Monde, 4 octobre 1995 ; La Fête chantée, Paris, Gallimard, coll. « Le Promeneur », 1997 ; « Quel avenir pour la Romaine ? », Le Monde, 1 juillet 2009 ; « Il faut sauver les Indiens Huichols », Le Point, 20 janvier 2012 ; LE CLÉZIO, Jean-Marie Gustave, RAZON, Jean-Patrick, « Un projet de GDF-Suez met en danger les dernières tribus isolées d’Amazonie », Le Monde, 7 avril 2010 ; LEOPOLD, Aldo, Almanach d’un comté des sables, suivi de Quelques croquis, traduction par Anna Gibson, préface de Jean-Marie Gustave Le Clézio, Paris, Flammarion, 2000 [1949] ; LHOSTE, Pierre, LE CLÉZIO, Jean-Marie Gustave, Conversations avec J.M.G. Le Clézio, Paris, Mercure de France, coll. « Littérature générale », 1971 ; JANICOT, Stéphanie, Le CLÉZIO, Jean-Marie Gustave, « L’entretien » Muze, 22, juin 2006, p. 8-12 ; ZHANG, Lu, LE CLÉZIO, Jean-Marie Gustave, « Je pense que la littérature doit beaucoup à la terre », Les Cahiers J.-M.G. Le Clézio, 10, mai 2017, p. 159-176.