Événement
Ce début d’année a été très riche en événements, avec trois sorties et notre présence, pour la toute première fois au Salon du Livre de Paris.
Fruit de quatre années de travail, Les Ailleurs de Corto Maltese. Imaginaires à l’oeuvre, le recueil d’études que Nicolas Pien et moi-même avons eu le plaisir de coordonner, a pu paraître, grâce au concours des Éditions Casterman et de la Société CONG S.A. , agrémenté de plus d’une centaine d’illustrations principalement tirées de la série créée par Hugo Pratt. De Malte à la Caraïbe, de la Russie à l’Amazonie via l’Argentine, l’Abyssinie et Samarkand, les études réunies dans ce volume explorent les sources et imaginaires littéraires, iconographiques, mystiques, cinématographiques des ailleurs arpentés par le marin à la boucle d’oreille le plus célèbre du Neuvième Art.
Issu d’une longue fréquentation de l’oeuvre de J.-M.G. Le Clézio, l’essai d’Isabelle Roussel-Gillet, J.-M.G. Le Clézio, L’OEuvre féconde. Certitudes, pays et musées imaginaires, offre une remarquable plongée dans l’oeuvre du récipiendiaire du Prix Nobel 2008 en partant des questionnements suivants : Qu’est-ce qu’une écriture de l’incertitude pensée autrement que sous le signe de la perte ? Comment évolue-t-elle selon les contextes de l’ère du soupçon, du roman de la déconstruction, du roman postcolonial à l’ère des témoins et de la diversité ? Comment les écrits de J.-M.G. Le Cléziodialoguent-ils dans un chaînage de Gilles Deleuze à Édouard Glissant, dans la lumière des expériences îliennes ? C’est à ces questions que répond entre autres Isabelle Roussel-Gillet dans ce bel essai ponctué d’entretiens avec le comédien François Marthouret, qui a mis en scène et joué Le Livre des fuites, ainsi que J.M.G. Le Clézio lui-même.
Enfin, c’est au beau recueil de poèmes Black-Label de “l’oublié”, du “troisième homme de la Négritude”, Léon-Gontran Damas, que Kathleen Gyssels a consacré un copieux essai : Black-Label ou les déboires de Léon-Gontran Damas, dans lequel elle analyse les questionnements identitaires à l’oeuvre dans le recueil de l’Antilloguyanais. Entre amour et dépression, engagement politique et danses afro-cubaines, la poétrie métissée de Damas s’imprègne du jazz et du blues pour narrer les déboires d’un être complexe, laminé par ses souvenirs d’enfance mais toujours prêt à s’exalter… Un essai qui met notamment en évidence les affiliations esthétiques et éthiques de Damas, proche, entre autres, de Langston Hughes, Richard Wright et Claude McKay, mais aussi de Guillaume Apollinaire, Ghérasim Luca ou Robert Desnos…
Outre ces trois parutions, les Éditions Passage(s) ont pu être présentes pour la première fois au Salon du Livre de Paris, dans le cadre de l’opération “Première fois au Salon” parrainée par le CRL de la région Normandie. Cette présence nous a offert de rencontrer quelques-uns de nos auteurs ainsi que de futurs collaborateurs, parmi lesquels Antoine Chalvin, maître d’oeuvre d’une traduction d’un décapant recueil de nouvelles de l’écrivain estonien Mehis Heinsaar, L’Homme qui ne faisait rien, à paraître dans la collection “Projectiles” pour le festival des Boréales en novembre, et Jean-Pol Madou, auteur d’un vertigineux essai dédié au grand théoricien du Tout-Monde à paraître en septembre : Errance, épopée : Segalen, Glissant, Walcott…
Mai approche et avec le printemps, de belles surprises encore, mais ce sera pour la prochaine lettre…
D.L.
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